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Un peu d’histoire…

Chalet Le HIBOU

Situé au coeur du massif des écrins, sur la station des 2Alpes, voici son histoire racontée par Jacques Légeron, qui a vu naitre le chalet imaginé par sa famille…

photo ancienne 2Alpes

Chalet des Epylobes – 5 chemin de la Séa- Les deux Alpes

« L’Histoire du chalet – Elle sera également mon histoire, celle de ma famille et un peu celle de la station:

En 1960,j’ai 18 ans et ma mère m’inscrit pour le camp de scouts d’une semaine en hiver. Il se passe aux deux alpes. Nous étions une quinzaine et logions dans une vieille grange du village de Mont de Lans.
De retour à Paris j’ai vanté à ma famille la merveille qu’avait été pour moi cette semaine. Rendez vous compte en 6 jours j’avais décroché ma 2ème étoile … Que du bonheur.
L’année suivante j’y retournais et ma petite famille,j’entends par là: mère, frère et sœur, qui m’ont suivit, mais en voiture et dans un hôtel à Bons.
La voiture à été très utile pour faire la navette tous les jours de Bons à la station. Ma mère ne skiait pas, mais elle ne se lassait pas en prenant un thé au restaurant de l’édelweiss à regarder toutes ces petites fourmis disait-elle qui montaient en rang d’oignons et descendaient de ces montagnes.
Elle était émerveillée, si bien qu’en fin de semaine, elle a émis comme une possibilité d’acheter un terrain pour y faire construire un petit chalet. Très emballé par cette idée Le soir même, j’avais trouvé dans le prochain lotissement que M. Téssa était en train de préparer le terrain adéquat. J’aurais préféré celui du dessus, mais il était déjà réservé par les deux sœurs, Paulette et Babette qui y ont construit les Armaillis, juste avant le nôtre.
De retour à Paris toute la famille s’est penchée sur les plans pour préparer une demande de permis de construire. Je me suis couché plus d’une fois à 3 heures du matin. Le 15 mars 1962 la demande était déposée en mairie et nous recevions le permis accordé le 16 mai 1962.
Cette période a eu pour moi des conséquences qui ont bouleversées ma vie. Précédemment orienté vers une carrière d’ingénieur je me suis retourné vers celle d’architecte. Ce chalet en a été la cause indirecte.
Nous n’avions pas les capacités de suivre le chantier. Nous l’avons donc confié à Jacques Flandrin maître d’œuvre à Grenoble. Je suis resté en constante relation avec lui et fait de nombreuses visites sur le chantier.
Mais l’hiver nous à surpris et nous n’avons pu l’inaugurer qu’aux vacances de Noël 1963.
La vieille carte postale ci-dessous n’est pas datée, mais elle nous prouve avec le plan de situation que l’on nous avait fourni lors de l’achat du terrain que l’espace était libre sur ce plateau entre l’alpe de Mont de Lans et l’alpe de Vénosc.

Sur cette vieille carte postale non datée et peut être de 1967, on peut discerner le chalet situé entre les armaillis et l’hôtel des adrets construit quelques années après le nôtre.

Il y avait si peu de constructions que notre adresse postale était tout simplement:
« Chalet Légeron – Alpes de Mont de Lans – Isère »

Deux remarques sur cette époque: La première: C’était l’époque ou pour remonter à Paris nous prenions l’autocar puis le train à la gare SNCF à Grenoble. Très tôt le matin, le chalet mis hors-gel, les valises bouclées sur le balcon, les portes verrouillées, nous attendions patiemment dans la fraicheur de la nuit et la pénombre de l’aurore qui pointait, la venue de l’autocar. Nous le voyons tous phares allumés quitter la place de l’ Alpe de Vénosc à deux kilomètres devant nous, et nous pouvions le suivre en train de serpenter sur la petite route qui le dirigeait vers la place del’ Alpe de mont de Lans. Nous avions juste le temps de prendre nos valises et de descendre sans se presser pour arriver en même temps que lui à son premier arrêt. Ce moment était magique. Cette image de la vallée dans l’ombre entre pied-moutet et les crêtes, est restée gravée dans mon esprit depuis plus de 55 ans.
Par ailleurs, à cette époque, il faut savoir qu’il n’y avait que trois téléskis: la vallée blanche, le pied-moutet avec ses boules, et côte-brune, plus le télécabine du diable. Mais le chalet terminé, la station s’est développée par la présence de beaucoup d’italiens particulièrement attirés par les efforts des municipalités des deux communes. Les remontes pentes se sont multipliés : La belle étoile, Champamé, les crètes, puis le fioc etc … etc.. Je me souviens de cette ambiance particulière et de la navette constituée de vieux bus parisiens équipés de leur plateforme ouverte à l’arrière, gratuits ils sillonnaient la route entre les deux alpes. Pour faire du ski, nous n’avions qu’à chausser au pied du chalet et nous nous laissions glisser jusqu’au centre de la station, à l’école de ski, ou au départ du téléski de la belle étoile pour partir sur tout le flanc Est de la station.
C’était pour nous une belle époque. Toute la famille en profitait, ma petite fratrie, évoquée au début de mes mémoires, mais également nos deux grandes sœurs, plus âgées que nous et leurs enfants.
J’ai oublié de vous dire que ce chalet comportait une chambre de 4 lits, un dortoir de 5 lits et un salon équipé d’un clic-clac. Soit au total 11 couchages, mais une seule salle de bain et le chauffage était dispensé par un, puis par deux poêles au mazout. Chacun mettait la main à la pâte. L’un pour le décorer, l’autre pour fabriquer un placard, et bien souvent lasurer le balcon ou les volets.
Inutile de vous dire qu’il était très spartiate, mais dirons nous d’un esprit très familial. Pour preuve le
nombre de copains de classe, puis d’amis et même d’associés qui y ont vécu parfois plusieurs vacances.
30 ans durant ce fut sa fonction: des vacances familiales d’été, avec randonnées, familles et amis. Et en hiver le ski, le ski à outrance. Mais pas que … .Il y avait aussi pour certains, les boites de nuit et c’est ainsi que mon frère à rencontré la femme de sa vie … à !’Etable … un lieu prédestiné pourrait-on dire, pour quelqu’un qui est devenu depuis paysan agriculteur.
J’avais même fait un petit croquis pour ceux qui n’y avaient jamais été et qui allaient y séjourner hors de notre présence.

Mais les choses évoluent, et tout va changer. Les mairies ont quitté les deux villages et se sont regroupées au centre de la station. De nombreuses rues se sont développées et ont été nommées. Notre adresse est devenue très rapidement :
Chalet Légeron – 5 chemin de la Séa – Les deux alpes

L’ancien maire M. Faure qui me connaissait bien m’apostrophe par un « Ah !. . .le fils Légeron. » et il
m’informe que le POS a changé et que si l’on fait un toit à 2 pentes le coefficient d’occupation du sol
augmente. Voila qui est intéressant.
Autre changement : Ce chalet m’est attribué dans le cadre de notre héritage en toute propriété. Depuis que je suis devenu architecte son esthétique ne me satisfait plus du tout. Enfin le confort conçu comme suffisant à sa construction, n’est plus de mise. Il faut donc tout rénover, et je me mets à l’ouvrage.
Un nouveau permis est déposé en mairie le: 2 décembre 1993, Il est revenu accordé le: 16 février 1994 ce n’est plus le même, il comporte désormais deux appartements distincts et il compte en tout une vingtaine de couchages. J’ai récupéré le garage pour y installer deux chambres et j’ai organisé 6 salles de bains ou points d’eau. Mais j’habite à La Rochelle, ma profession et mon éloignement, font que je ne peux plus m’en occuper. Je confie sa gestion à l’agence« Deux Alpes Locations» avec le mandat de le louer à la semaine. Il devient le Chalet des Epilobes – 5 chemin de la séa.

Ce bail commercial a pris effet aux vacances de noël 1994. Nous avions bien spécifié que nous nous
réservions pour notre usage personnel la semaine de noël et 15 jours en été au lm• étage.
Au bout des 9 ans c’est-à-dire en 2003, tout s’étant très bien passé, nous renouvelons le contrat. Et là
catastrophe le gérant M. Charton fait faillite en cours de route perte des règlements, procédure de
résiliation du bail, avocat et procès.
Changement de type de location. Je prends la décision après l’avoir remis en état. .. quelques réparations, plus les sols et quelques peintures, de le louer à l’année. C’est ce qui s’est passé au cours de l’été 2009.
Nous ne pouvant plus y aller ni moi, ni ma famille. C’est le début d’une rupture affective. 3 changement de locataires jusqu’en 2018. Et là nouveaux problèmes … le locataire du lm• quitte son appartement et celui du Rez de Ch et 1er étage est astreint par le tribunal à me régler des arriérés.
Mon moral est au plus bas. Je ne vous ai pas parlé du développement des deux alpes qui se poursuit à la hausse, ni de celui de ma vie familiale qui à connu des périodes au plus bas.
Je décide de venir en Octobre 2017 pour procéder avec l’huissier à la mise à la porte de ce mauvais payeur.
L’opération se passe à l’amiable, je récupère les clefs et organise la location de mes logements par
l’entremise du service logement de la communauté de commune, au moins pour la saison d’hiver à venir, c’est-à-dire 2017 -2018. Devant tous ces problèmes qui s’accumulent, mon intention s’affermit de mettre ce chalet en vente.

J’en parle à une agence, qui m’informe le lendemain qu’elle à un client intéressé. Le jour même je dois retourner à La Rochelle. Avant de partir je retourne au restaurant ou j’avais pris mes repas la veille et évoqué une possibilité de vendre. SURPRISE … c’était lui le client intéressé. J’en suis très heureux, cette surprise adoucit ma peine, car je vois ce qu’il veut en faire.
Qu ‘en sera-t-il des regrets de toutes les familles qui y ont vécu !? mais la roue tourne. »

Jacques Légeron le 6 juin 2018

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